Anaïs Boudot, sans titre, série La noche oscura, 2017, courtesy Galerie Binome, projet de résidence Casa de Velazquez 2017
TITLE_NAME :
01/19/2018 - 03/03/2018

BINOME 
19 rue Charlemagne 
 
75004 Paris

 

 
(text in French only)

« La noche oscura » est la première expo­si­tion mono­gra­phique d’Anaïs Boudot à la Gale­rie Binome qui la repré­sente depuis 2017; année que l’ar­tiste a consa­crée à la produc­tion d’un nouveau corpus d’œuvres dans le cadre de sa rési­dence à l’Aca­dé­mie de France à Madrid, la Casa de Velaz­quez.

Lors de ses prome­nades dans la sierra ibérique, Anaïs Boudot glane des cailloux comme elle photo­gra­phie. Sous la lumière aveu­glante, éléments natu­rels et archi­tec­tu­raux sont comme des impacts de formes et de contours, des images mémo­rielles. Inspi­rée par ces fulgu­rances, l’ar­tiste opère des aller-retours entre lumière naturelle – celle trou­vée sur les lieux qui, de l’ex­té­rieur, révèle les formes à ses yeux – et lumière fabriquée – celle de l’ate­lier argen­tique et numé­rique, qui, de l’in­té­rieur, illu­mine les objets photo­gra­phiés. Enfin la lumière restituée serait celle qui tendrait à nous éclai­rer. Sur ces mêmes chemins emprun­tés par Thérèse d’Avila, Anaïs Boudot propose avec la série La noche oscura de faire l’ex­pé­rience du secret des lieux de passage vers une vérité inac­ces­sible. Les photo­gra­phies de sentiers, esca­liers et couloirs qui nous y conduisent, baignent dans une obscu­rité irréelle ponc­tuée d’éclats lumi­neux, d’arbres, pierres, branches et racines, tels des icônes. À l’ins­tar des cailloux bleus qu’elle a semés, l’ac­cro­chage de l’ex­po­si­tion fait office d’un fil d’Ariane à suivre en poin­tillé. Dans ce « hors-temps » instauré, les repères visuels sont brouillés et le doute installé : qui de l’ar­chi­tec­ture précède la paroi rocheuse, que distingue le miné­ral du végé­tal, la lumière de la couleur et l’ombre du silence. « La noche oscura » inter­roge sur la présence des choses lorsque la vue déroge au sens admis et s’at­tarde… elle est une vision, un chemi­ne­ment à emprun­ter.